Parler en détail du vignoble de
Bordeaux, son histoire, sa géographie, ses vins dans leurs diversité peut
donner lieu (a donné lieu) à une abondante littérature ou à des articles fort
complets disponibles sur la toile. Ici nous essaierons d’être synthétiques et
accessibles. Pour commencer, voici un aperçu général des appellations. Sur les
bouteilles, c’est bien-sûr une indication de provenance géographique, mais d’autres
éléments en découlent : couleur, vin sec, moelleux, liquoreux (pour les
blancs.) cépages utilisés…
A Bordeaux, ça commence avec l’appellation
Bordeaux ! La plus générique,
elle désigne un vin rouge, rosé ou blanc produit dans le département de la
Gironde (à ceci s’ajoutent des exigences de degré alcoolique, teneur en sucre,
cépages utilisés.)
Sur la même zone géographique, s’ils
répondent à certaines normes plus exigeantes (en terme de rendement, élevage …)
les viticulteurs peuvent prétendre à l’appellation Bordeaux Supérieur qui est donc (en théorie car il faut tout goûter !)
un gage de qualité un peu plus grande qu’un Bordeaux générique.
Ensuite, géographie, cépages,
cahier des charges, dégustations donneront lieu aux autres appellations du
bordelais, grandes et petites, prestigieuses ou plus confidentielles. Pour s’en
tenir pour l’instant aux grandes lignes, un bon moyen de se repérer sur la
carte est de considérer l’estuaire de la Gironde, la Garonne, sa rive droite et
sa rive gauche.
Sur la rive gauche le berceau du
vin bordelais, on trouve les Graves
(rouges ou blancs) au sud de Bordeaux et jusque dans le langonnais. Le nord des
Graves se distingue depuis 1987 en A.O.C. Pessac-Léognan
(on trouvera souvent les deux mentions sur les bouteilles : Grand vin de
Graves, Pessac Léognan.) Sur cette même zone des Graves, des vins liquoreux (Cérons, Barsac et bien-sûr Sauternes.)
Au dessus de Bordeaux, les Médoc (plus au nord) et Haut Médoc (plus au sud) sont les
appellations génériques de la région du Médoc. Puis l’on distingue les AOC communales :
Listrac, Margaux, Moulis, Pauillac,
Saint Estephe, Saint Julien.
Partons maintenant sur la rive
droite où les appellations reines se nomment Saint-Emilion et Pomerol
(le libournais) auxquelles se rattachent des communes dites « satellites »
(Montagne Saint Emilion, Lalande de Pomerol… et Fronsac
En descendant au sud, face à nos graves de la rive
gauche, une grande appellation de vins blancs sec : L’Entre-Deux-Mers et encore quelques liquoreux (Sainte Croix du Mont, Loupiac,
Cadillac)
Et entre nord et sud sur cette rive
droite, les Côtes de Bordeaux,
Blaye, Cadillac, Castillon, Francs… et Côtes de Bourg.
On en oublie ? Evidemment, mais on prendra le temps d’y revenir, de parler des typicités de chaque appellation.
Quand j’étais caviste, j’ai
constaté que les gens étaient parfois intimidés par le vin, persuadés que c’était
un monde d’experts, un peu gênés de leur ignorance et je pense qu’il faut être
tout à fait décomplexé avec tout ça. Partant de quelques souvenirs de
rencontres, je finirai en répondant aux questions que vous n’osez pas poser au
caviste de peur qu’il se moque de vous :
Oui, un Entre-Deux-Mers est un blanc sec, exclusivement. Les châteaux qui
en produisent, s’ils font aussi du rouge, l’appelleront Bordeaux ou Bordeaux
Supérieur.
Oui, le Médoc, le Saint Emilion
sont des rouges, et de la même manière, les blancs de ces régions seront des
Bordeaux.
Oui les Graves peuvent être
rouges ou blancs (et les Graves supérieures sont des blancs sucrés, moelleux.)
Et pour des amateurs d’autres régions (et sans moquerie aucune) : Non, on ne dit pas Côtes de Blé mais bien Côtes de Blaille…
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