mercredi 9 janvier 2013

Un premier aperçu des appellations bordelaises


Parler en détail du vignoble de Bordeaux, son histoire, sa géographie, ses vins dans leurs diversité peut donner lieu (a donné lieu) à une abondante littérature ou à des articles fort complets disponibles sur la toile. Ici nous essaierons d’être synthétiques et accessibles. Pour commencer, voici un aperçu général des appellations. Sur les bouteilles, c’est bien-sûr une indication de provenance géographique, mais d’autres éléments en découlent : couleur, vin sec, moelleux, liquoreux (pour les blancs.) cépages utilisés…

A Bordeaux, ça commence avec l’appellation Bordeaux ! La plus générique, elle désigne un vin rouge, rosé ou blanc produit dans le département de la Gironde (à ceci s’ajoutent des exigences de degré alcoolique, teneur en sucre, cépages utilisés.)

Sur la même zone géographique, s’ils répondent à certaines normes plus exigeantes (en terme de rendement, élevage …) les viticulteurs peuvent prétendre à l’appellation Bordeaux Supérieur qui est donc (en théorie car il faut tout goûter !) un gage de qualité un peu plus grande qu’un Bordeaux générique.

Ensuite, géographie, cépages, cahier des charges, dégustations donneront lieu aux autres appellations du bordelais, grandes et petites, prestigieuses ou plus confidentielles. Pour s’en tenir pour l’instant aux grandes lignes, un bon moyen de se repérer sur la carte est de considérer l’estuaire de la Gironde, la Garonne, sa rive droite et sa rive gauche.

Sur la rive gauche le berceau du vin bordelais, on trouve les Graves (rouges ou blancs) au sud de Bordeaux et jusque dans le langonnais. Le nord des Graves se distingue depuis 1987 en A.O.C. Pessac-Léognan (on trouvera souvent les deux mentions sur les bouteilles : Grand vin de Graves, Pessac Léognan.) Sur cette même zone des Graves, des vins liquoreux (Cérons, Barsac et bien-sûr Sauternes.)

Au dessus de Bordeaux, les Médoc (plus au nord) et Haut Médoc (plus au sud) sont les appellations génériques de la région du Médoc. Puis l’on distingue les AOC communales : Listrac, Margaux, Moulis, Pauillac, Saint Estephe, Saint Julien.

Partons maintenant sur la rive droite où les appellations reines se nomment Saint-Emilion et Pomerol (le libournais) auxquelles se rattachent des communes dites « satellites » (Montagne Saint Emilion, Lalande de Pomerol… et Fronsac


En descendant au sud, face à nos graves de la rive gauche, une grande appellation de vins blancs sec : L’Entre-Deux-Mers et encore quelques liquoreux (Sainte Croix du Mont, Loupiac, Cadillac)


Et entre nord et sud sur cette rive droite, les Côtes de Bordeaux, Blaye, Cadillac, Castillon, Francs… et Côtes de Bourg.

On en oublie ? Evidemment, mais on prendra le temps d’y revenir, de parler des typicités de chaque appellation.

Quand j’étais caviste, j’ai constaté que les gens étaient parfois intimidés par le vin, persuadés que c’était un monde d’experts, un peu gênés de leur ignorance et je pense qu’il faut être tout à fait décomplexé avec tout ça. Partant de quelques souvenirs de rencontres, je finirai en répondant aux questions que vous n’osez pas poser au caviste de peur qu’il se moque de vous :

Oui, un Entre-Deux-Mers est un blanc sec, exclusivement. Les châteaux qui en produisent, s’ils font aussi du rouge, l’appelleront Bordeaux ou Bordeaux Supérieur.

Oui, le Médoc, le Saint Emilion sont des rouges, et de la même manière, les blancs de ces régions seront des Bordeaux.

Oui les Graves peuvent être rouges ou blancs (et les Graves supérieures sont des blancs sucrés, moelleux.)


Et pour des amateurs d’autres régions (et sans moquerie aucune) : Non, on ne dit pas Côtes de Blé mais bien Côtes de Blaille…
 
 

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