jeudi 22 août 2013

Falfas, un bon bio ? Un bon vin !


« Nouveau domaine » dans le tout frais Guide des Meilleurs Vins de France 2014 : le Château Falfas, Côtes de Bourg. Certes le domaine n’a rien de nouveau, mais la reconnaissance d’une propriété que beaucoup suivent de millésime en millésime fait toujours plaisir. Falfas, par ici, est presque synonyme d’une pratique agricole qui laisse encore certains songeurs : la biodynamie. En 1988, Véronique et John Cochran décident de convertir leurs 20 hectares en appliquant ces principes exigeants. Le bio (tout court) a eu plus tard le vent en poupe, mais toujours ses détracteurs et le cliché, « c’est bio, ça ne doit pas être bon » a la vie dure. La tendance lourde, il me semble, quand on rencontre les vignerons est d’annoncer une culture « raisonnée » qui est bien difficile à définir mais qui témoigne d'une prise de conscience générale. Jusqu'à parfois frôler l'artifice. On voit de temps en temps, en se promenant dans les grands crus bordelais, des chevaux dans les vignes en place des machines. Un saut dans le temps ? Un retour pragmatique aux pratiques ancestrales ? Ou un bon coup de communication et de jolies photos pour les sites internet et les journaux ?

 
Le bio a de grands noms comme ambassadeurs. Château Guiraud, grand Sauternes « labellisé » en 2011 est le « premier des 1ers » Grands Crus classés de 1855 à faire ce choix. Le Clos des Papes (Châteauneuf-du-Pape, dont le millésime 2005 fut élu Meilleur Vin du Monde en 2007 par le Wine Spectator Magazine, tout simplement) est aussi un fier représentant du bio.

La frilosité des autres, quand elle n’est pas idéologique, est sans doute liée aux risques climatiques et aux enjeux financiers. C’est la raison qui fait la décision (« culture raisonnée ? ») : En 2012, Guiraud ne récolte presque rien à cause de conditions météo médiocres. Un millésime perdu, c’est bien-sûr une catastrophe, d’autant plus dans de petites propriétés fragiles qui ne peuvent pas se payer le luxe de zapper un millésime.

Cette année encore, la menace était lourde sur le bordelais et les tensions palpables : Trois propriétés se voient accordées une autorisation préfectorale d’épandage aérien pour combattre le mildiou et l’oïdium qui menacent. La fronde écologiste, pointant du doigt la différence entre urgence et prévention, et l’amélioration du temps les dissuaderont de l’utiliser. Lourds enjeux encore, économiques et sanitaires qui méritent débat. La viticulture emploie beaucoup de monde dans nos régions productrices.

Les viticulteurs bio sont de courageux chercheurs qui font avancer les choses et freinent les excès indéniables observés dans la viticulture par le passé. Ils cherchent d’autres voies, prennent des risques, et les plus fragiles économiquement ne sont pas les plus frileux. Ils sont sans doute à l’origine de cette généralisation de la culture dite « raisonnée », qui porte bien son nom : c’est la voie de la sagesse, le juste milieu que leur intégrité a imposé au plus grand nombre. Comment ne pas  se réjouir qu’il y ait moins de traitements dans les vignes ou que le désherbage redevienne mécanique ?

En 2012, le label de la viticulture bio de mue en « vin biologique », moins de sulfites dans le chai, une exigence plus grande mais toujours des débats (trop ? Pas assez ?) et d’objectives remarques sur les failles du label bio devenu un argument publicitaire en soi.

Pour nous, l’intérêt pour le travail de ces vignerons bio est constant. Souvent regroupés sur les salons (l’union fait la force) nous suivons leurs vins de près (voir article vignerons bio à Vinexpo.)
L'amateur bio est demandeur d'une signalétique claire. Ainsi le guide de la RVF dont on parlait a-t-il un index à part des "vignerons bio ou en biodynamie". Sur Bordeaux Caractères, les nouveautés "bios" de la rentrée seront clairement identifiables en tant que telles, même si l'éthique de l'ensemble des vignerons que nous défendons et leur respect de notre environnement sont pour nous des évidences, bio ou pas...

Finissons comme on a commencé, avec un mot sur le Château Falfas, l’un de nos coups de cœur :

Le Château Falfas 2009, dégusté (à nouveau) cet été présente des arômes de rose et de violette, cerise et cassis. Charnu et très équilibré. « Tanins fondus, nuances d’épices…savoureux, déjà très épanoui. » dixit Le Guide des Meilleurs Vins de France 2014. Falfas est un assemblage de 55% Merlot, 30% Cabernet Sauvignon, 10¨% Cabernet Franc. Un équilibre entre rondeur et puissance arômatique qui en font un joli vin, plein et authentique. Ce 2009 (effet millésime) est tout de suite extrêmement séducteur.
 
Pour une entrée plus douce en matière, les Demoiselles de Falfas 2011, le second vin, sont désormais suffisamment fondues pour en apprécier le fruit croquant. Attention, petits stocks. Le bouche à oreille fonctionne fort bien...

 




rédigé par FbL

mardi 13 août 2013

Le tour de la propriété : Château Sainte-Marie (Entre-Deux-Mers)


Le Château Sainte-Marie est situé à Targon, dans l’Entre-Deux-Mers. C’est une propriété familiale qui produit des rouges (Côtes de Bordeaux, Bordeaux Supérieur) des blancs (Entre-Deux-Mers) et des rosés.
 

Mon premier coup de cœur fut leur Cuvée Vieilles Vignes en blanc, dégusté en apéritif il y a presque dix ans : un Entre-Deux-Mers où les parfums de fleurs blanches et d’agrumes s’équilibrent parfaitement et dont j’ai tout de suite apprécié la texture, l’ampleur (le côté un peu gras du Sémillon), la fraîcheur. Bref, complexité et équilibre, pas de lourdeur, un vin parfait pour se mettre en bouche et un prix tout à fait raisonnable. L’apéritif au blanc sec est devenu un classique pour moi, et pour beaucoup d'amateurs : les papilles sont très réceptives et les vins, légers, fruités se suffisent souvent à eux-mêmes. Sur les fruits de mer, les fromages frais, c’est aussi délicieux. L’accord avec les huitres est moins évident selon Stéphane Dupuch : celles du bassin sont trop iodées, peut-être mieux mises en valeur par des sauvignons plus secs…

J’ai goûté la cuvée Madlys bien plus tard, dans un restaurant, c’est la dernière référence du Château que j’ai travaillé (en tant que caviste.) J’avoue que j’ai longtemps eu un à-priori négatif concernant les Bordeaux blancs qui faisaient de la barrique, en ayant dégusté quelques-uns où le fruit était sacrifié à un boisé trop prédominant. Parfois, le « grand vin en fûts de chêne » me semblait bien moins intéressant et typique que le second vin qui, élevé en cuves, exprimait bien mieux son terroir.

La cuvée Madlys passe six mois en fûts de chêne mais la rigueur et la recherche d’équilibre de Stéphane Dupuch en font un très joli blanc de Bordeaux, des arômes de pêche et d’agrumes, un boisé discret. Il a les caractéristiques que j'apprécie dans les Entre-Deux-Mers : un vin sec mais avec du fruit bien plein en bouche (pamplemousse ou fruits exotiques), une acidité appétissante, sans qu'elle vous fasse cligner des yeux en grimaçant, bref de l'équilibre, de la fraîcheur et une palette aromatique variée.
 
Dans les rouges, ce même souci d'exprimer à la fois le fruit et de proposer une jolie matière bien fondue sur la cuvée Vieilles Vignes en font un bon rapport qualité-prix. La cuvée Alios est un vrai coup de coeur (fruits noirs, mûres, légèrement toasté) surtout sur les millésimes 2009 et 2010 qui sont très réussis. L'alios qui donne son nom à la cuvée est un grès très dur que l'on trouve dans les sous-sols des Landes de Gascogne et qui est bien connu de ceux qui ont tenté de planter une cloture ou de creuser des trous un peu profonds dans nos régions...
La propriété est ancienne et appartenait à l’abbaye de La Sauve Majeure. On y fait du vin depuis longtemps. : « 8 tonneaux en rouge et en blanc » sont notés dans le Féret en 1874 (Le Féret est une publication sur « Bordeaux et ses vins » datant de 1850.)
Parmi les récompenses récentes (2013), il faut noter une médaille d’argent au Concours Mondial de Bruxelles pour Sainte Marie en Bordeaux Sup 2011 et un médaille d’or au Mondial du Sauvignon pour Madlys 2012.

Une vidéo sympa , "in ingliche", est à voir ici : http://www.youtube.com/watch?v=r8G83Svh4IM

 

 
rédigé par FbL

mardi 6 août 2013

Recette Vigneronne # 4 : Cocktails "Sweet Cadillac" du Château Mémoires

Après s'être plaint de la pluie, on se plaindrait presque de la chaleur ! Pour se rafraichir en vacances ou le soir en rentrant du boulot, il y a toutefois des solutions assez agréables : plage, piscine... et cocktails. Le Château Mémoires joue le jeu de nos recettes vigneronnes en suggérant de mélanger leur excellent Cadillac, vin doux plein de saveurs de fruits d'été et de fleurs blanches, à quelques autres douceurs. A siroter avec plaisir (et modération.)

Le Sweet Mix :
 
Dans un shaker, mélanger :

1 litre de jus de pamplemousse
2 citrons pressés
2 oranges pressées
1/2 litre de Perrier
75 cl de Château Mémoires Cadillac

Allonger avec 1/4 de litre de Schweppes et servir frais.
 

Testé comme il se doit par l'équipe, c'est un cocktail léger en alcool et bien marqué par les agrûmes. Très agréable avec quelques acras de morue...

D'autres suggestions ?
 
 
Le Bordeaux Passion, quantités pour une personne :
 
Ingrédients :
 
1 Fruit de la Passion
1 cl de sirop Passion
3 cl de
Château Mémoires Cadillac
6 cl de Crémant Luccios


Préparation :

Dans un verre de shaker mélanger le fruit de la passion, le sirop passion et le vin de Cadillac.
 
Shaker vigoureusement et verser dans une belle flute à crémant.
 
Allonger de crémant de Bordeaux et servir très frais.
 
L’astuce du barman : Servez en dégustation un demi fruit de la passion avec une petite cuillère.
 
 
 
Un dernier pour la route ?
 
 
 Le Sweet Bordeaux de Victor Delpierre, barman de l’hôtel Ritz à Paris:

Ingrédients :

1 citron vert
10 feuilles de menthe

0,5 cl de sucre de canne liquide
3 cl de purée de melon de Lectoure
5 cl de purée de fraise du Périgord
12 cl de Château Mémoires Cadillac 

Préparation :

Dans un verre à mojito, écrasez 3/8ème de citron vert avec 10 feuilles de menthe et 0,5 cl de sucre de canne liquide

Ajouter 3 cl de purée de melon de Lectoure et 5 cl de purée de fraises du Périgord


Enfin ajoutez 12 cl de Château Mémoires Cadillac


Complétez avec de la glace pilée

Mélangez à la cuillère et servir avec une paille




Sirotez