mardi 16 avril 2013

Les Primeurs du Cercle Rive Gauche

De nombreuses dégustations de primeurs avaient lieu cette semaine dans le bordelais : présentation à la presse et aux distributeurs du millésime 2012 en rouge et en blanc dans toutes les appellations. Des vins jeunes, par définition, et donc pas toujours faciles à déguster, particulièrement pour les rouges très tanniques. Toutefois ce millésime 2012 n'est pas un monstre de puissance et les vins dans l'ensemble étaient déjà assez souples.

 
Puisque nous évoquions récemment la naissance du Cercle Rive Gauche (34 propriétés de jolie renommée sur 12 appellations), nous nous attarderons sur cette nouvelle association de viticulteurs qui présentait ses vins au Château de Rochemorin de Mr André Lurton. Le lieu est spectaculaire, construction relativement récente (la batisse du XVIe siècle classée en 1990 est fermée au public) qui allie pierre et bois et dont la tour en "nid d'abeille" surplombe les vignes de la propriété.

La dégustation est conviviale (les vins sont à disposition sur les tables et les propriétaires ou leurs collaborateurs circulent dans la salle avec les visiteurs.)

La bonne idée était de présenter, outre le nouveau millésime, une année plus facile à déguster (souvent 2009 ou 2010) ce qui permettait de se faire une idée de ces vins après quelques années de garde.

On commence comme il se doit par les blancs secs (Graves et Pessac-Léognan), le "grand vin" du Château Brondelle est toujours une très jolie référence dans les Graves, beaucoup de fraîcheur, un nez floral, légèrement toasté, vanillé. Belle expression du Sauvignon, beaucoup de finesse. Même plaisir en dégustant le Clos Floridène de Denis Dubourdieu, plus puissant avec une belle ampleur aromatique, de la rondeur et une finale sur le pamplemousse qui s'éternise.
 
 
On déguste une série de vins mettant à l'honneur le Sauvignon, ce qui semble etre une tendance forte dans les Graves : Château le Sartre est très typique des Pessac-Léognan blancs, acacia et pamplemousse très marqués, très fruité et assez vif (assemblage : 90 % Sauvignon, 10% Sémillon), Les vins de notre hôte (Rochemorin, Cruzeau, Couhins-Lurton) sont des 100% Sauvignon. On apprécie la gourmandise de Cruzeau (bonbon, pêche) et le classicisme de Rochemorin : puissant et ample, très marqué par les agrumes (pamplemousse frais.) On termine avec le  Château Haut Lagrange où l'on revient à un assemblage équilibré. Du gras, de l'ampleur, beaucoup de finesse et de fraîcheur. Un vin hors des modes et régulier.
 
 

Dans les rouges, Brondelle est encore l'un de nos préférés : un nez gourmand, légèrement vanillé, des tanins assez fondus et une jolie texture. On s'étonne de déguster si bien des primeurs en rouge généralement assez durs. Le millésime se boira sans doute jeune. Plus tard on goûtera Brondelle en 2009, déjà des notes d'évolutions, un nez animal et une grande élégance qui suggère d'en ouvrir quelques bouteilles ces temps-ci si on en a gardé en cave.

Haut Lagrange rouge est très séduisant avec ses arômes de fruits cuits, confiturés. Légèrement acidulé avec de jolis tanins. Les millésimes 2009 et 2010, nous le savions, sont superbes en dégustation.
 
Cruzeau s'avère également une bonne surprise, fruité et bien équilibré.



En grignotant quelques morceaux de fromages, on savoure d'autres millésimes : Patache d'Aux 2010 (Médoc), au nez encore discret, s'avère souple et plaisant. Crabitey 2010 (Graves) est superbe avec ses arômes de fruits noirs, velouté et épicé avec de la fraîcheur. Une très belle découverte.






 
 

mardi 9 avril 2013

Un tour au Salon des Vignerons Indépendants

Le traditionnel Salon des Vignerons Indépendants se tenait ce weekend au grand hall des Expositions de Bordeaux Lac (et la manifestation se répète dans plusieurs villes de France) et comme toujours, ce fut l'occasion de rencontrer des viticulteurs des quatre coins du pays, judicieusement positionnés de manière anarchique. Ainsi l'on voyage en quelques pas de la Bourgogne au Bordelais en passant par la Corse. L'ambiance est excellente, les habitués viennent charger sur leurs chariots des cartons de vins dégustés les années précédentes, la plupart des visiteurs s'attardent dans les allées. Le succès de cette manifestation est assez réjouissant.
 
 
Notre visite s'est faite en deux temps: une partie travail où nous allions saluer nos partenaires de la région (bon, certes, il y a pire comme travail.) Puis une partie découverte dans les autres régions productrices.
 
Ainsi nous avons pu déguster à nouveau les liquoreux du Château Peybrun (Cadillac) avec Catherine de Loze sur les jolis millésimes 2007 et 2009. Un 2007 d'une grande finesse où la sucrosité n'écrase pas les arômes de fleurs blanches, d'abricot. Un 2009 plus puissant mais tout aussi savoureux.
 
Sur le stand du Château Noaillac (Médoc) on regoûte le millésime 2008 que l'on propose sur le site. On retrouve ses arômes de fruits rouges mûrs. Un boisé bien fondu, de la finesse. Moins puissant et plus rond que ce qu'on imagine sur cette appellation. La puissance est davantage au rendez-vous sur le 2009, très aromatique, toasté, encore un peu marqué par l'élevage (à oublier en cave quelques années encore.)
 
  
On s'enthousiasme tout à fait sur le stand du Château Belles-Graves (Lalande de Pomerol) où Xavier Piton nous fait déguster le 2004 que l'on propose encore et qui a pris de jolies teintes tuilées. Une évolution vers des arômes encore fruités mais où l'on commence à percevoir des notes de tabac, de sous-bois. A déguster en ce moment sur un gigot, des viandes blanches... Le 2006 de Belles-Graves est plus puissant, le fruit est plus présent et l'équilibre de ce vin velouté nous séduit énormément. Du coup on décide de le proposer aussi, tout en gardant le 2004 : deux beaux témoignages du travail de ce vigneron dont les vins raviront ceux qui savent les attendre. On en profite pour déguster également la Cuvée Calypso, ornée d'un beau portrait du Commandant Cousteau, cousin de la famille. Un vin plus puissant, encore marqué par son élevage (100% barriques neuves.) A attendre.
 
 
On trouve un joli Fronsac à prix raisonnable : Le Château La Croix Laroque (2006) : très souple, plutôt léger mais bien équilibré. Sans-doute une prochaine "nouveauté" du site...
 
On s'éloigne ensuite de nos terres bordelaises. Passage obligé chez Sophie Cinier, viticultrice de Bourgogne dont les Pouilly-Fuissé sont toujours un régal, fleurs blanches, agrumes (une pointe de citron), pêche et abricot avec un équilibre irréprochable. Des vins qui vieillissent sans doute très bien. Hélas, la garde s'avère difficile tant ils sont déjà bons jeunes.
 
La gamme de Sophie Cinier s'élargit encore (uniquement des blancs): Saint Véran, Macon-Villages. Que des jolies choses à tous les prix.



 
En Alsace, nous avons apprécié la maison Marzolf. Jolie gamme de blancs et un coup de coeur pour leur pinot gris.
 
Enfin, dans les vins de Loire, ma collaboratrice tourangelle me fait découvrir la petite appellation Savennières (150 hectares sur la rive droite de la Loire, 100% Chenin blanc.) Le Clos Le Pré Beaupréau du Domaine de la Bergerie 2010 est un blanc sec très aromatique : fruits blancs cuits, légèrement toasté. Ample et puissant, une pointe minérale. Une belle découverte.
 
On pourrait y passer des heures encore, mais il faut se raisonner. Rendez-vous l'année prochaine.


 
rédigé par FbL

mardi 2 avril 2013

Recette Vigneronne #3 : Crème Brulée au Foie Gras du Château Haut Lagrange





Cette troisième Recette Vigneronne nous est envoyée par Francis Boutemy du Château Haut Lagrange. Elle s'allie à merveille avec un Château Haut Lagrange blanc sur un millésime ancien (si vous avez eu la bonne idée d'en conserver car c'est un vin rare...) Sinon, un accord avec des vins liquoreux (Cadillac) est toujours une réussite.


Ingrédients :


Pour 8 personnes

- 300g de foie gras frais

- 20 cl de crème entière

- 30 cl de lait

- 4 jaunes d'oeuf

- sel, poivre, sucre

- sucre blanc mélangé à 4 ou 5 épices chinoises (coriandre, cannelle, cumin...)



1/ Chauffer le lait et la crème.


2/ Blanchir les jaunes d'oeufs avec 10g de sucre jusqu'à consistance mousseuse.

3/ Verser le mélange lait/crème bouillant sur les oeufs, bien mélanger, puis ajouter le foie gras coupé en cubes. Réduire au mixer.


4/ Filtrer à l'aide d'une passoire et assaisonner de sel et poivre (bien poivrer.)



5/ Verser la préparation dans de petits moules (mini-raviers)


6/ Cuire 20 à 25 mn au bain-marie dans un four à 150°.



7/ Laisser refroidir et mettre au frais 3 heures minimum.

Juste avant de servir, saupoudrer de sucre aux épices et caraméliser au chalumeau (éventuellement au gril.)











 
 
rédigé par FbL