Le traditionnel Salon des Vignerons Indépendants se tenait ce weekend au grand hall des Expositions de Bordeaux Lac (et la manifestation se répète dans plusieurs villes de France) et comme toujours, ce fut l'occasion de rencontrer des viticulteurs des quatre coins du pays, judicieusement positionnés de manière anarchique. Ainsi l'on voyage en quelques pas de la Bourgogne au Bordelais en passant par la Corse. L'ambiance est excellente, les habitués viennent charger sur leurs chariots des cartons de vins dégustés les années précédentes, la plupart des visiteurs s'attardent dans les allées. Le succès de cette manifestation est assez réjouissant.
Notre visite s'est faite en deux temps: une partie travail où nous allions saluer nos partenaires de la région (bon, certes, il y a pire comme travail.) Puis une partie découverte dans les autres régions productrices.
Ainsi nous avons pu déguster à nouveau les liquoreux du Château Peybrun (Cadillac) avec Catherine de Loze sur les jolis millésimes 2007 et 2009. Un 2007 d'une grande finesse où la sucrosité n'écrase pas les arômes de fleurs blanches, d'abricot. Un 2009 plus puissant mais tout aussi savoureux.
Sur le stand du Château Noaillac (Médoc) on regoûte le millésime 2008 que l'on propose sur le site. On retrouve ses arômes de fruits rouges mûrs. Un boisé bien fondu, de la finesse. Moins puissant et plus rond que ce qu'on imagine sur cette appellation. La puissance est davantage au rendez-vous sur le 2009, très aromatique, toasté, encore un peu marqué par l'élevage (à oublier en cave quelques années encore.)
On s'enthousiasme tout à fait sur le stand du Château Belles-Graves (Lalande de Pomerol) où Xavier Piton nous fait déguster le 2004 que l'on propose encore et qui a pris de jolies teintes tuilées. Une évolution vers des arômes encore fruités mais où l'on commence à percevoir des notes de tabac, de sous-bois. A déguster en ce moment sur un gigot, des viandes blanches... Le 2006 de Belles-Graves est plus puissant, le fruit est plus présent et l'équilibre de ce vin velouté nous séduit énormément. Du coup on décide de le proposer aussi, tout en gardant le 2004 : deux beaux témoignages du travail de ce vigneron dont les vins raviront ceux qui savent les attendre. On en profite pour déguster également la Cuvée Calypso, ornée d'un beau portrait du Commandant Cousteau, cousin de la famille. Un vin plus puissant, encore marqué par son élevage (100% barriques neuves.) A attendre.
On trouve un joli Fronsac à prix raisonnable : Le Château La Croix Laroque (2006) : très souple, plutôt léger mais bien équilibré. Sans-doute une prochaine "nouveauté" du site...
On s'éloigne ensuite de nos terres bordelaises. Passage obligé chez Sophie Cinier, viticultrice de Bourgogne dont les Pouilly-Fuissé sont toujours un régal, fleurs blanches, agrumes (une pointe de citron), pêche et abricot avec un équilibre irréprochable. Des vins qui vieillissent sans doute très bien. Hélas, la garde s'avère difficile tant ils sont déjà bons jeunes.
La gamme de Sophie Cinier s'élargit encore (uniquement des blancs): Saint Véran, Macon-Villages. Que des jolies choses à tous les prix.
En Alsace, nous avons apprécié la maison Marzolf. Jolie gamme de blancs et un coup de coeur pour leur pinot gris.
Enfin, dans les vins de Loire, ma collaboratrice tourangelle me fait découvrir la petite appellation Savennières (150 hectares sur la rive droite de la Loire, 100% Chenin blanc.) Le Clos Le Pré Beaupréau du Domaine de la Bergerie 2010 est un blanc sec très aromatique : fruits blancs cuits, légèrement toasté. Ample et puissant, une pointe minérale. Une belle découverte.
On pourrait y passer des heures encore, mais il faut se raisonner. Rendez-vous l'année prochaine.
rédigé par FbL
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