lundi 13 janvier 2014

Un cépage à la loupe : Le Sauvignon Blanc

Cépage fondamental dans l'assemblage des vins blancs en bordelais, le Sauvignon est cultivé dans le monde entier et une nouvelle dégustation en compagnie de nos amis de l'association Ecoenologiste était l'occasion de retrouver les différentes expressions du Sauvignon sur des terroirs aussi divers que ceux de Pouilly-sur-Loire, Marlborough (Nouvelle Zélande) et Saint Maixant.

Le but du jeu était de dégoter des blancs 100% Sauvignon et de les goûter, accompagnés de mets adéquats.

Bordeaux Caractères, en bon spécialiste des producteurs bordelais, a proposé des blancs du cru. Pour les autres, nous avons fait appel aux excellents conseils de nos confrères cavistes du "Vin d'Amour" (Martillac, 33) et de "L'Esprit des Vins" (La Brède, 33.)

Un peu d'histoire : La présence du Sauvignon dans les Graves est avérée depuis 1736, à Pouilly-Sur-Loire depuis 1783. Ce fut longtemps un cépage mineur et peu considéré, surtout connu pour être le cépage d'assemblage en bordelais (avec le Sémillon et également la Muscadelle.)

Dans les années 60, une mode parisienne des vins de Loire, Sancerre et Pouilly Fumé, semble donner ses lettres de noblesse au cépage. L'ascension récente de ce cépage peut s'expliquer aussi par le fait qu'il est particulièrement adapté à la vinification moderne : fermentation à basse température, macération pelliculaire, maturation en cuve lui conviennent parfaitement.

14000 hectares sont cultivés en France, dont 43% dans le Sud-Ouest et autant dans la Vallée de la Loire.

On trouve une variante à grain rose du cépage : le Sauvignon gris qui a une meilleure aptitude à la production de vins moelleux et liquoreux.

Le Cabernet Sauvignon, grand cépage des rouges de Bordeaux, serait un croisement de Cabernet-Franc et de Sauvignon...

En général, les vins issus du Sauvignon allient fraîcheur, vivacité et un fruité savoureux. De structure simple, à boire rapidement, ils gagnent en complexité et en longévité quand on leur associe le Sémillon.

Les arômes associés au Sauvignon sont le genêt, le buis, le bourgeon de cassis, les agrumes (pamplemousse, citron), la fumée, la pierre à fusil. Ce sont des arômes qui apparaissent au cours de la fermentation alcoolique, sous l'action de levures.

Voici le programme de la dégustation :

- Château Mémoires 2011, Bordeaux blanc
- Petit Fumé 2012 de Michel Redde, Pouilly Fumé
- Villa Maria 2010, Marlborough, Nouvelle Zélande
- Château Bonnet 2012, Entre-Deux-Mers

 
Château Mémoires se trouve sur la commune de Saint Maixent, sur la rive droite de la Garonne. Les vins sont en conversion bio. Ce Bordeaux blanc est donc, une fois n'est pas coutume, un monocépage 100% Sauvignon que nous dégustons sur un millésime un peu évolué, 2011.
 
Au nez, on trouve tout de suite des arômes typiques de bourgeon de cassis et d'agrumes, pamplemousse et citron. C'est ce dernier qui domine en bouche, un petit côté bonbon citronné, une bouche assez ample, un côté beurré et une finale où l'on retrouve la légère amertume du pamplemousse. Au final, une belle expression du cépage. On déplore simplement un manque de "peps", qui ne fait que confirmer que le Sauvignon ainsi élevé est à son meilleur potentiel dans ses jeunes années. En re-dégustant cette cuvée en 2012, on retrouve toutes les qualités de ce vin enthousiasmant, d'un rapport qualité-prix imparable.
 
On poursuit avec le Petit Fumé de Michel Redde en 2012, issu d'une propriété familiale dont on retrouve un ancêtre vigneron à Pouilly-sur-Loire aussi loin qu'en 1630. Au XXème siècle, les générations se succèdent sur le domaine qui compte aujourd'hui 42 hectares.
 
C'est déjà le clou de la soirée, un vin franc, net, minéral (pierre à fusil) et toujours des agrumes, avec une acidité parfaite et très appétissante. En bouche, c'est un parfait équilibre : vif et long, on glisse de l'acidité à l'amertume en attrapant au passage, qui un toast saumoné, qui un morceau de jambon de pays. C'est le vin de casse-croûte par excellence. Et on est clairement dans le grand terroir du Sauvignon.
 
Grand dépaysement maintenant, changement d'hémisphère avec Villa Maria, produit dans la grande région viticole de Marlborough en nouvelle Zélande. Un à-priori sur le climat néo-zélandais nous faisait craindre un fruit mûri trop vite, mais les nuits y sont fraîches et assez propices au cépage. Un petit avant propos de Ghislain Boutemy (Château Haut Lagrange) s'était avéré peu flatteur : les sauvignons de Nouvelle Zélande avaient goût d'asperge, selon lui. Sans que je l'annonce à mes convives, ils trouvèrent tout de suite ce côté végétal complètement déstabilisant. Rien à voir avec les vins goûtés plus haut, de la matière, de la lourdeur et un goût étonnamment artificiel et difficile à cerner. Quand je propose l'asperge, tout le monde semble d'accord. Le vin le plus déroutant et le moins apprécié de la soirée.
 
Pour finir, on revient en terre bordelaise avec un classique de l'Entre-Deux-Mers : le Château Bonnet d'A.Lurton, très typique de l'appellation et irréprochable : nez très fruité, beaucoup de fraîcheur, une jolie longueur qui se développe sur le pamplemousse et les fruits exotiques. Un joli final.





rédigé par FbL


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