mardi 1 avril 2014

La Campagne des Primeurs à Bordeaux (1)

La réservation de vins en cours d'élevage est une pratique historique du négoce bordelais. Trésorerie immédiate pour les vendeurs, meilleurs prix pour les acheteurs, elle s'est étendue des Grands Crus aux plus petits domaines qui proposent souvent de la sorte leurs vins à leurs clients avant sa mise en bouteille. Un vin qui n'est pas tout à fait terminé, donc, mais qui s'approche de sa forme définitive. Ainsi au château Haut Lagrange, "il a fallu préparer les échantillons avec Ghislain Boutemy, le directeur technique du château, et l'oenologue Marie-Laurence Porte. Cette préparation est très importante. Il s'agit de présenter lors de toutes les dégustations Primeurs qui vont se succéder jusqu'au 7 avril, un vin dont la typicité sera proche de ce qu'elle sera lorsqu'il sera proposé en bouteille dans un an."
 
C'est aussi la période où la notoriété d'un millésime continue de se dessiner, dans le bon sens ou dans le mauvais. La presse, les blogs, les critiques professionnels sont là et les notes et commentaires sont presque instantanés.
 

Nous restons cependant  convaincus que des avis définitifs et de grandes généralités ne rendent pas justice à la diversité des vins et à la réussite forcément hétérogène des vignerons. En clair, il faut garder la tête froide, les papilles affûtées et goûter. Il y a de grands vins sur des années peu considérées, de mauvais vins sur des millésimes encensés, c'est une évidence.
 
Francis Boutemy démarrait sa campagne il y a quelques jours : "première dégustation à Londres le mercredi 19 mars à l'hôtel Méridien de Picadilly. Plus de 300 dégustateurs, journalistes, importateurs. Ce 2013, décrié par une presse qui basait sa critique sur des critères peu objectifs, a été unanimement apprécié par ces professionnels britanniques, en général très bon dégustateurs. J'ai entendu toute la soirée : Lovely Wine, a good surprise."
 
Si l'on veut synthétiser quelques points sur lesquels tous les viticulteurs semblent d'accord, il faut dire que 2013 n'a pas été un millésime facile, comme nous l'expliquions ici dans nos reportages sur les vendanges : beaucoup de travail de tri dans la vigne, puis après la vendange, des quantités réduites (2/3, parfois la moitié de la production précédente.) Les vins n'ont pas une énorme puissance, le fruit est bien présent. A la dégustation, la différence semble se faire nettement sur le travail engagé pour ramasser le raisin le plus sain possible (sous un ciel toujours menaçant) puis sur les choix d'élevage (le fût de chêne utilisé avec beaucoup de retenue cette année.)
 
Nos premières impressions très bientôt avec les dégustations des Listrac-Médoc, des Vignerons Bio d'Aquitaine et du Grand Cercle des Vins de Bordeaux.

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